La nuit, les amants

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Ils sont dans l’attente de voir le jour bleuir, ce temps où ils vont pouvoir s’aimer. Dans la chambre, enfin réunis, isolés du reste du monde, ils écoutent bruire le vent, le souffle glacial que murmure l’air d’hiver. Ils tanguent un peu, leurs doigts s’effleurent. La nuit étend ses voiles et, complice, admire les amants.

Au rythme des soupirs, ils s’effeuillent lentement et, comme des aimants, ils s’attirent, pétris de désir, de sueur et de rires. Ivres de caresses, les bouches s’égarent, les mains se cherchent. Il veut l’éblouir, la combler de souvenirs pour les jours à venir. Elle veut le retenir, garder longtemps son empreinte, le voir jouir.

Pendant un instant, dans le silence de sa respiration, il la contemple, endormie. Semblable à une île, il ne se lasse pas de redécouvrir les méandres et les courbes exposés. Et quand sa peau commence à tiédir, il enlace à nouveau son corps, il l’écoute frémir, et sous ses yeux affamés, il regarde ses seins mûrir comme des fruits au soleil, il goûte la convoitise, il affirme sa faim. Comme il est facile de lire l’attrait dans le sourire de l’autre. Il aspire son souffle, il lui dit, bientôt, bientôt je vais revenir, bientôt j’aurais à nouveau tout le loisir de te chérir.

La nuit ne va pas tarder à s’enfuir, chavire déjà vers le jour. À présent, il leur faut se quitter, il leur faut partir. Dans le zéphyr, le cours du vent inspire le doux secret des amants passagers.

Le défi du mois chez L’atelier sous les feuilles : produire un texte contenant au moins dix mots finissant par le son « ir », quelle que soit leur catégorie grammaticale.

 

 

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