Magnifique monde
La victoire
C’était un matin du mois de février, ça s’est passé si vite que j’ai eu du mal à réaliser la singularité des choses avant le soir. La journée était belle. Gelées matinales très vite balayées par un soleil hivernal généreux. Les mimosas croulaient sous les fleurs et parfumaient le petit vent. Au bout de la rue il y avait cette trouée, on aurait dit une grande fenêtre ouverte qui se haussait au-dessus du sol. Un petit nuage flottait à l’intérieur, celui de Magritte ai-je pensé avant de voir Alice courir après le lapin blanc. Quoiqu’à la réflexion c’était le lapin qui courait après Alice, et Lewis Caroll, suivait, s’arrachant les cheveux et maugréant contre la jeunesse qui n’en faisait qu’à sa tête. Moi, serviable, j’ai demandé en enjambant la fenêtre oh, Lewis, t’as besoin d’aide ? mais le bougre était déjà sorti du cadre. Enfin c’est ce que j’ai cru, mais en y regardant de plus près j’ai vu au bout de la rue, cette trouée. On aurait dit une grande fenêtre ouverte qui se haussait au-dessus du sol. Un petit nuage flottait à l’intérieur, celui de Magritte ai-je pensé avant de voir Alice courir après le lapin blanc. Quoiqu’à la réflexion c’était le lapin qui courait après Alice, et Lewis Caroll, suivait, s’arrachant les cheveux et maugréant contre la jeunesse qui n’en faisait qu’à sa tête. Moi, serviable, j’ai demandé en enjambant la fenêtre oh, Lewis, t’as besoin d’aide ? mais le bougre était déjà sorti du cadre. Enfin, c’est ce que j’ai cru mais en y regardant de plus près j’ai aperçu Lewis en pêcheur de nuage lever haut sa canne vers le ciel pour tenter d’attraper le nuage de Magritte. Alice était si loin qu’elle ressemblait à un point bondissant vers l’horizon. Le lapin, les oreilles tombantes, ahanait, couché aux pieds de Lewis. Boum, boum, boum ! boum, boum, boum ! faisait son petit cœur affolé. Sa montre avait l’air tout aussi essoufflé, ai-je constaté en voyant les heures tourner trop vite. A présent c’est moi qui m’affolais de la course à venir. Allais-je arriver à temps ? 22h 22 c’était beaucoup trop tôt pour trouver une idée. Et puis j’ai levé les yeux et j’ai vu cette trouée, on aurait dit une grande fenêtre ouverte qui se haussait au-dessus du sol. Un petit nuage flottait à l’intérieur, celui de Magritte ai-je pensé avant de voir Alice courir après le lapin blanc. Quoiqu’à la réflexion c’était le lapin qui courait après Alice. Lewis Caroll, lui, avait lâché l’affaire. Il voulait remonter le temps, trouver comment l’absurde pouvait se doter d’imagination en si peu de temps. Moi, pendant ce temps, je me suis hissée sur le bord de la fenêtre. Je crois que j’aurais pu me laisser aller à suivre les courants ascendants, fragile, fragile dans l’espace-temps. J’aurais pu, mais Lewis a stoppé mon élan, il m’a dit, attends, attends je crois que je me souviens, il a dit, c’est tout simple, j’aurais dû y penser avant même de commencer à écrire Les Aventures d’Alice. Alors piquée de curiosité j’ai demandé, Quoi ? C’est quoi ? Et lui, de me répondre, tout sourire : « Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté. »
Agenda ironique, agenda onirique et rêve absolu nous propose Martine avec seule contrainte la phrase de Groucho Marx à placer à la fin du texte.
Avis aux lecteurs : texte écrit à l’arrache et sans filet ! 🙂
Magnifique monde et La Victoire : René Magritte. (1898-1967)
Vive le hors cadre 🙂
Un rêve drôlement vivant dans sa course, et léger comme un nuage échappé de chez Magritte !!
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Oui, vive le hors cadre ! 🙂
Merci beaucoup l’Ornitho.
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Complètement farfelu mais si bien mené Laurence!
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Merci Marie 🙂
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Lewis Caroll le prètre des enfants adultes.
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C’est possible, oui 🙂
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Bon jour,
Dans les méandres du rêve jusqu’au bout sans perdre le fil … bravo ! Un tour de passe passe de l’écrit qui nous embarque sur les flots de l’imaginaire qui s’anime … magiquement.
Max-Louis
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J’ai un peu couru derrière le fil, quand même 😉
Merci beaucoup Max-Louis
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Quel texte amusant ! J’aime la façon dont tu te sers du style si particulier des artistes que tu as introduit pour écrire un beau nuage d’ironie, à ta manière. Un rêve délicieux !
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Merci beaucoup La Plume, je suis contente que tu aies apprécié 🙂
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Excellentes références que Magritte et Lewis Caroll pour cette Agenda Onirique!
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Aucun mérite, à peine mes mains sur le clavier que ces deux-là se sont imposés ! 🙂
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Génial, drôle! Très représentatif et de l’univers de Lewis Caroll et de la mécanique du rêve . En parfaite osmose avec cette fameuse phrase de Groucho Marx que l’on croise régulièrement . bref j’adore !
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Ah, pour ma part, c’est la première fois que je croise cette fameuse phrase !
Merci beaucoup La Nef, j’en suis ravie ! 🙂
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J’aurais envie de dire « encore » comme mes petits le font quand l’histoire est belle et leur plait 😉
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Voilà qui fait plaisir ! 🙂
Merci beaucoup patchcath
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belle arrache et aucun besoin de filet !!
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🙂
Merci beaucoup Carnets !
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