La ‘zique de l’été

« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères ! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête, pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. » (La rue kétanou)

Moi, j’ai pas beaucoup de mots pour dire,

Mais bien assez pour parler ‘zique

Ça oui, je peux le dire,

Je peux même vous l’raconter

J’habite au croisement de deux rues

Et chaque année ça me tombe dessus.

Y a pas à dire,

De la nuit la plus courte

Même la fenêtre fermée

Elle devient la plus longue.

C’est dans l’air,

Dans le mouvement des têtes,

Un petit air de fête qui prend des allures de guinguette, de musette,

de fanfare, ou de nouba.

Faut pas croire, j’aime bien ça.

Ecouter une mélodie, un couplet entrainant, une rengaine obsédante.

Mais j’crois pas au mélange des genres, non vraiment pas.

Là, sous ma fenêtre, côté rue de la source

C’est percussions, cordes et cuivres

Ça joue des airs tantôt latino, tantôt techno

Et côté rue de la course,

Au rythme des chants guerriers ou lyriques

Ça joue rhapsodie, opérette, orphéon et litanie.

Moi je vous dis,

Musique de chambre et musique de rue

En confusion et cacophonie,

C’est l’improbable qui se mêle à l’impossible.

Alors je vous l’dis comme je le vis

Moi qui rêve d’un air qui berce pour m’endormir

Me voilà jusqu’au bout de la nuit

A battre la mesure

Des chœurs murmurés à ceux criés

La musique du premier jour de l’été.

Pour l’agenda ironique de juin, chez Vérojardine TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite au début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou

Peintures : Marc Chagall

24 réflexions sur “La ‘zique de l’été

  1. La 1ere nuit de la musique, celle de Jack Lang avec les casseroles, j’habitais en centre ville, et …et je passais l’épreuve de math du bac le lendemain.

    Par la suite j’ai essayé d’emmener mon jeune bébé à la fête de la musique, dans une foule si compacte que les gens tombaient entrainé par les autres. Encore une expérience amusante.

    La fête de la musique c’est pour les autres, moi je m’éloigne .

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  2. Etre aux premières loges d’un mariage d’orchestres aussi improbable, furent-ils heureux et eurent-ils beaucoup d’enfants que la nuit en pâlisse de vie ?
    Bon courage, alors, pour vendredi soir…
    La rue Kétatoi à son croisement va-t-elle flonflonner sa berceuse ou zinzinner du hautbois en alternance concomittée cette année pour que tu puisses évoquer l’idée à ton sommeil de te prendre au hasard d’une respiration ?

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    1. Eh bien, la rue et le « je » en question étant pure fiction ainsi que l’ensemble du texte, je ne saurais trop répondre. 🙂
      En comparaison, la rue où je vis est si calme que seuls les grillons chantent, sans attendre le premier jour de l’été 😉

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  3. La musique s’annonce, en souvenirs, en expériences mêlées, «  l’improbable se mêle à l’impossible »… Dans la saturation apparaît le tissu musical et cette rue qui conduit « au bout de la nuit »… Merci pour ce beau texte dont je garde le bain musical, le festival foisonnant de vitalité contagieuse … Euh… c’est où, qu’on puisse y faire un tour? 😉

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    1. Effectivement, la fête de la musique est peuplée de souvenirs. Le premier, en 1983 à Bordeaux. C’était alors très informel, les rues débordaient de musiques en tous genres. Les gens venaient avec leurs instruments, et jouaient les uns avec les autres… J’aimais beaucoup l’ambiance qui s’en dégageait 🙂

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  4. Un enthousiasme que je t’envie car chez moi c’est le départ d’une saison où la musique nous prive de repos pendant 3 mois et j’avoue que l’automne arrivé, j’arrive à une telle saturation que la moindre note me hérisse durant quelques semaines 🙂
    J’appréhende déjà…

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