« Le château dans le ciel » de Hayao Miyazaki
Nous sommes partis un matin avec pour seule boussole l’équilibre précaire des chemins à venir. De villes visibles en villes invisibles la route serpente sans fin – et nous calmons la nôtre avec la saveur de mets locaux. Chaque halte nous éloigne des habitudes, on glisse sur les jours paisibles dans la caresse des nuits ouatées. A entendre le jaquemart frapper le heurt de l’impatience, nous ralentissons encore notre allure. C’est décidé, rien ne presse.
L’horizon – ample – garde les champs ouverts à la découverte. On peut voir la sève des paysages en courbure nourrir les cités végétales et lorsque nous levons la tête, la canopée devient ciel d’architecture. On devine alors sans peine tous les ponts levés vers les cimes des arbres.
Sur le quai, où poussent les dents-de-lion sauvages, nous attend le dernier bateau volant en partance pour les villes flottantes. A peine embarqués, le vent emplit toutes voilures et vogue au fil des courants ascendants. On s’agrippe fort aux rampes pour éviter la chute et, par-dessus le vide, le chassé-croisé de l’agitation urbaine nous parait dérisoire. Peu à peu, les bonds et les entrechats impatients de la population se perdent dans les circonvolutions anonymes.
Le ciel est vaste et joueur hasardeux. On cherche toutes formes improbables de nuages. Dindons dodus et poissons-chats s’y vautrent pêle-mêle au gré des vents. On scrute longuement le ciel pour y trouver quelques topinambaulx, mais sans résultat probant. « Peu importe, te dis-je, à défaut d’en voir, c’est déjà bien d’avoir réussi à caser le mot dans ce récit.
Oui, acquiesces-tu. De toute façon, l’essentiel est invisible pour les yeux. »
Pour l’agenda ironique de janvier chez Vérojardine où il est question d’un « road trip », dans une ville, connue, inconnue, imaginaire, terrestre, maritime, céleste… et où doivent figurer les mots, entrechat, rampe, jaquemart, topinambaulx, dents, dindon et terminer le texte par la célèbre phrase du petit prince « L’essentiel est invisible pour les yeux »
Bravo Laurence ! Tu arrives en tête des textes de l agenda les villes invisibles ! Texte léger avec topinambaulx bien casé, mot compte double ironie … Belle journée à toi Laurence
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Merci à tous ceux qui ont aimé et voté pour ce texte, ça me fait plaisir. 🙂
As-tu fait un article pour désigner celui ou celle qui hébergera l’agenda en février ? Je n’ai rien vu dans le reader wordpress…
Belle nuit, en retour, Véro.
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Rajouté sur l’article, mais oui, tu as raison je viens de recevoir la proposition de Jacou. Elle sera en article dès demain!! Belle nuit , Laurence
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Peinture poétique de ces paysages…mince, il manque le tournesol qui tourne sa tête vers le soleil 😉
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J’ai marché dans tes pas, et chuté avec toi avec beaucoup de plaisir et rires 😉
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Merci Patchcath 🙂
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ah les topinambaulx invisibles.. toujours un plaisir de te lire Laurence ! 🙂
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Merci Frédéric, ça me fait plaisir.
Bon week-end à toi.
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Si les topinambaux sont invisibles pour les yeux ils n’en sont que plus essentiels à la drôlerie de ce texte 🙂 J’ai vraiment apprécié !
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Merci Marie-Anne, je ne voyais pas d’autres moyens de l’introduire dans le texte. En fait il s’est imposé de lui-même ! 🙂
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merci pour cet univers onirique et ta belle plume ; j’ai bien aimé aussi la récupération de la dent de lion sur le végétal !
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Pour les cités végétales, les dents-de-lion tombaient sous l’évidence 🙂
Merci à toi, le thème m’a donné une raison supplémentaire de rêver !
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Je ne me lasse pas de tes textes Laurence que je découvre toujours le sourire aux lèvres certaine de passer un excellent moment!
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Merci Marie, ça me fait très plaisir.
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C’est un voyage qui nous mène au-delà du visible. 😊
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Tout à fait, John et je pense qu’il est parlant pour tous les rêveurs 🙂
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Belle soirée Laurence 😊
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Merci à toi aussi 🙂
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Je me suis laissée embarquer dans ce beau voyage du lâcher prise pour finir par un éclat de rire, j’ai adoré ta façon d’introduire ces improbables topinambaulx, bravo! 🙂
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Merci beaucoup Alma. Je suis particulièrement contente de ton éclat de rire 🙂
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Joliment casé, le topinambaulx, avec un chouette double pied de nez à la consigne !
et avant, une histoire dont l’essentiel (est-il vraiment invisible pour les yeux ?), se lit avec énormément de plaisir 🙂
bien joué, Laurence !
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Hé hé, pour une fois qu’un mot imposé me permet de jouer sur l’ironie (rarement atteinte dans mes récits pour l’agenda) je n’allais pas m’en priver 🙂
Merci beaucoup Carnets !
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en lisant l’intitulé et la description de ce nouvel agenda, j’ai aussi pensé à ce beau dessin animé ! belle trouvaille ce pissenlit anglosaxonnisé ! pour placer ces dents incongrues ! merci pour ce beau et paisible voyage, Laurence.
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L’illustration était aisée à trouver, j’adore l’univers de Miyasaki 🙂
Merci beaucoup pour ton retour !
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Un voyage extraordinaire dans un monde de rêve en somme…. J’aime ta plume
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Merci Marie 🙂
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je finis mon histoire et je reviens lire la tienne 🙂
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🙂
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