Comme une promesse

En décalage horaire les pensées de Noé se heurtaient aux remous de la raison. À l’image du mascaret, un déferlement violent d’ombre et de déséquilibre le menaçait. Il tanguait depuis si longtemps, sans prise avec les variations de la vie, errant dans un va-et-vient empli d’inconfort que prendre la route lui fit l’effet d’une véritable progression. Il ne demandait pas la lune, seulement inventer ses propres repères.

Il longea la plage, s’éloignant de la confusion et du brouillard. Le littoral s‘exposait sans entrave. Il frôla le vent, les parfums de l’iode et du varech. Du ciel auréolé de la syzygie, les hautes vagues fendaient les reflets aux éclats d’argent. Bercés dans l’oscillation de l’invisible, il saisit par grappe tout grain de folie, jusqu’à franchir l’espoir et plonger dans l’audace. Alors, comme une promesse il se dit à voix basse combien vivre pouvait être bon.

Les plumes d’Asphodèle chez Émilie. A partir du thème MARÉE quatorze mots à placer : horaire – variation – remous – haute – lune – oscillation – va-et-vient – vent – mascaret – plage – brouillard – grain – syzygie – basse.

25 réflexions sur “Comme une promesse

  1. Je suis au soleil et c’est un peu fou car il chauffe comme en plein été, et lire ton texte est comme une brise de fraicheur. Je me retrouve au près de l’océan et Noé. J’aime tes mots et vivre n’est-ce pas se créer ses propres repères?
    « il se dit à voix basse combien vivre pouvait être bon » si tu savais combien je me le dis. Pas un soir je ne m’endors sans le penser, même si vivre n’est pas toujours facile. Peut-être que c’est aussi la difficulté de vie qui permet de l’apprécier encore plus ou qui permet d’ouvrir les yeux.
    Je reviendrai pour voir tes autres articles. Tu y crois, mes journées sont tellement remplies qu’il m’arrive de ne pas les voir passer alors que je ne travaille plus en ce moment.
    A bientôt Laurence et ta toile colle à merveille à ton texte.

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour Val,
      Pour certains d’entre nous, peut-être qu’il faut en passer par là pour apprécier la vie et apprendre à regarder différemment. Ce n’est pas non plus une obligation 🙂
      Je crois surtout que ceux qui l’oublient se sont éloignés de l’essentiel.
      Je te comprends très bien, j’ai moi aussi des journées encore plus remplies depuis le confinement.
      Merci de ta venue, à bientôt Val.
      je t’embrasse.

      J’aime

      1. Un peu de notre enfance, un petit grain de folie, une grosse louche d’amour, plus quelques autres ingrédients pour pouvoir tenir le coup en ce moment.
        Petit moment de spleen hier pour moi…mon mari a programmé les années 60, il s’est déguisé : veste de costume sur pantalon de survêtement, lunettes de soleil et béret sur la tête. Ah, j’oublie la cravate. Plus de spleen mais un rire tout ému lorsqu’il m’a dit : voulez-vous danser mademoiselle ? Et nous avons dansé sur la chanson d’Adamo « vous permettez, monsieur… »
        Où a-t-il trouvé ce grain de folie ? Lui si sage ? Voilà que les rôles s’inversent. 😉😂 bonne soirée Laurence
        « 

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