
En décalage horaire les pensées de Noé se heurtaient aux remous de la raison. À l’image du mascaret, un déferlement violent d’ombre et de déséquilibre le menaçait. Il tanguait depuis si longtemps, sans prise avec les variations de la vie, errant dans un va-et-vient empli d’inconfort que prendre la route lui fit l’effet d’une véritable progression. Il ne demandait pas la lune, seulement inventer ses propres repères.
Il longea la plage, s’éloignant de la confusion et du brouillard. Le littoral s‘exposait sans entrave. Il frôla le vent, les parfums de l’iode et du varech. Du ciel auréolé de la syzygie, les hautes vagues fendaient les reflets aux éclats d’argent. Bercés dans l’oscillation de l’invisible, il saisit par grappe tout grain de folie, jusqu’à franchir l’espoir et plonger dans l’audace. Alors, comme une promesse il se dit à voix basse combien vivre pouvait être bon.
Les plumes d’Asphodèle chez Émilie. A partir du thème MARÉE quatorze mots à placer : horaire – variation – remous – haute – lune – oscillation – va-et-vient – vent – mascaret – plage – brouillard – grain – syzygie – basse.
Je suis au soleil et c’est un peu fou car il chauffe comme en plein été, et lire ton texte est comme une brise de fraicheur. Je me retrouve au près de l’océan et Noé. J’aime tes mots et vivre n’est-ce pas se créer ses propres repères?
« il se dit à voix basse combien vivre pouvait être bon » si tu savais combien je me le dis. Pas un soir je ne m’endors sans le penser, même si vivre n’est pas toujours facile. Peut-être que c’est aussi la difficulté de vie qui permet de l’apprécier encore plus ou qui permet d’ouvrir les yeux.
Je reviendrai pour voir tes autres articles. Tu y crois, mes journées sont tellement remplies qu’il m’arrive de ne pas les voir passer alors que je ne travaille plus en ce moment.
A bientôt Laurence et ta toile colle à merveille à ton texte.
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Bonjour Val,
Pour certains d’entre nous, peut-être qu’il faut en passer par là pour apprécier la vie et apprendre à regarder différemment. Ce n’est pas non plus une obligation 🙂
Je crois surtout que ceux qui l’oublient se sont éloignés de l’essentiel.
Je te comprends très bien, j’ai moi aussi des journées encore plus remplies depuis le confinement.
Merci de ta venue, à bientôt Val.
je t’embrasse.
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J’aime beaucoup: « il saisit par grappe tout grain de folie, jusqu’à franchir l’espoir et plonger dans l’audace ».
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On devrait tous pouvoir saisir ces grains de folie, ils amènent à de belles choses. 🙂 Merci Alan.
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« Saisir par grappe tout grain de folie », j’adore<3 entre autres, parce que ton texte ne manque pas de petites tournures pertinentes. Merci
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Merci beaucoup Patchcath.
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Quel magnifique texte poétique ! J’aime beaucoup !
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Merci beaucoup Lydia !
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Je reconnais en Noé la tourmente et les sentiments contradictoires qui habitent tes héros.
Basculer ou vivre… ‘Il suffirait d’un signe… » chante Goldman. Le petit grain de folie était une bonne option. Bisous Laurence.
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Heureusement certains d’entre eux savent voir ce petit grain de folie ! 🙂
Bisous Mijo.
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Un peu de notre enfance, un petit grain de folie, une grosse louche d’amour, plus quelques autres ingrédients pour pouvoir tenir le coup en ce moment.
Petit moment de spleen hier pour moi…mon mari a programmé les années 60, il s’est déguisé : veste de costume sur pantalon de survêtement, lunettes de soleil et béret sur la tête. Ah, j’oublie la cravate. Plus de spleen mais un rire tout ému lorsqu’il m’a dit : voulez-vous danser mademoiselle ? Et nous avons dansé sur la chanson d’Adamo « vous permettez, monsieur… »
Où a-t-il trouvé ce grain de folie ? Lui si sage ? Voilà que les rôles s’inversent. 😉😂 bonne soirée Laurence
«
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Il a su le trouver pour toi.
Merci pour ce témoignage Mijo, me voilà toute émue.
Je crois sincèrement que c’est cela le bonheur, des petits instants qui ont l’air de rien et sont pourtant si grands…
Bonne nuit MiJo.
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Bon jour Laurence,
Je retiens : « … jusqu’à franchir l’espoir et plonger dans l’audace … » et quel chemin à parcourir pour atteindre cette audace.
Merci pour ce partage.
Max-Louis
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C’est parfois le chemin de toute une vie…
Merci à toi, Max-Louis
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« vivre peut être bon ». Tu as deux fois raison : d’abord parce que c’est vrai, et surtout parce qu’il est nécessaire de le rappeler !
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Merci Carnets !
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Les mots comme la toile qui les accompagne sont beaux, je craque encore sur cette toile là
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Merci Marie, c’est une toile que j’aime particulièrement, déjà présentée sur le blog mais j’ai trouvé qu’elle s’harmonisait bien avec les mots alors j’en ai profité 😉
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Une leçon de vie. Merci
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Merci Jacou.
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Toujours aussi tendres tes écrits Laurence…
Une promesse que l’on tiendra le plus longtemps possible, je le souhaite.
Il me tarde comme nous tous de sentir l’eau même froide réveillée la peau de mes pieds!
Merci beaucoup
Bises
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Merci beaucoup Émilie 🙂
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C’est vrai que l’on peut laisser libre cours à ses pensées quand on est au bord de l’eau et qu’elle vient juste lécher nos pieds.
avec le sourire
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Jusqu’à se sentir libérer de la pesanteur… 🙂
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