@ Connor Houtman
Le jour s’est figé un matin.
Depuis, l’épaisseur sans lumière est telle que la nuit paraît presque plus claire. Nul éclairage dans les appartements ni dans les rues.
Du haut du toit-terrasse, c’est à peine si l’on devine les silhouettes dans le mouvement dense de ceux qui fuient. Une marée affolée qui ne cesse de courir pour échapper à l’obscurité. L’opacité tend pourtant ses bras au-delà des mers.
Nous voici sur une terre sombre ; hommes fragiles en quête de racines oubliées.
Parfois, il nous arrive encore d’imaginer le soleil. C’est alors qu’on lève la tête et dans un sursaut de mémoire, on se souvient.
Année 1989. Et ce premier jour où nous avons récolté ce que nous avons semé.
Ne lâche pas ma main. Je veux croire en nous. Nous comblerons l’abîme qui s’ouvre devant nous, et de nos forteresses désertées, nous rebâtirons l’avenir.
Une photo, quelques mots. Bric à book 379
En 1989, j’avais 7 ans. On pensait connaître « la paix éternelle » après la chute du Mur.. la fin de l’histoire en quelque sorte comme l’écrivait un historien japonais. Toujours un plaisir de te lire Laurence. Beau weekend 🙂
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Bon jour Laurence,
L’avenir n’est pas de pieds d’argile ?
1989 ? Ma vie ne tenait qu’à un fil … comment devais-je encore survivre … et puis je suis encore là alors que d’autres proches ne sont plus là, eux … étrange et douloureux …
Max-Louis
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Max-Louis, je suis désolée que cela réveille de douloureux souvenirs.
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J’avais 19 ans en 1989 et je rebâtissais déjà l’avenir. Je ne m’en rends compte qu’aujourd’hui, à 50 ans ; mais ? mon histoire est particulière et, il faudrait peut-être lire ou relire la lettre à la voyante d’Artaud dans l’ombilic des limbes.
Pour le moment, je suis heureux ; quoi de mieux ?
Je t’accolade, Laurence..
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Heureux, c’est bien là l’essentiel. Et si le passé nous façonne je crois que nous nous construisons aussi aujourd’hui 🙂
Merci dernier endormi,
Belle nuit à toi
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Beau texte… Très actuel en fait, je crois que beaucoup d’entre nous se posent des questions au sujet de la situation que nous vivons en parallèle au massacre de la planète.
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Merci Alma, oui tu as raison, ce que nous vivons actuellement remue un peu les consciences. Je trouve quand même un peu dingue qu’il faille de grands bouleversements pour qu’on se remette en question…
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On se remet individuellement en question mais rien ne changera…
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Je suis moins pessimiste que toi, même si je pense qu’il faudra arriver à bien des extrêmes pour que cela bouge réellement
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Bonjour Laurence. Que t’evoque cette année-là ? Tu parles de marée affolée, de gens qui fuient, d’opacité… Merci de …m’éclairer;)
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Merci pour ton retour, Alan. Ce récit n’est qu’un récit d’anticipation. Pour moi, la photo suggère une ambiance très sombre, un peu post apocalyptique. Je n’avais pas envie de me focaliser sur cette année-là qui a marqué nombre d’entre nous, pas envie d’écrire un texte en tout cas qui fasse référence à la chute du Mur, alors j’ai inventé autre chose 🙂
Voili,voilà !
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Merci!
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