
Lundi est un jour ordinaire. La métropole s’endort dans le désordre multiple des grandes cités. Les sons feutrés épousent les murs de pierres rouges tandis que les lumières paraissent jusqu’à paresser sous le brouillard hivernal. Nos pas se perdent sur les trottoirs enneigés. On a beau courir comme des mômes à la poursuite de nos traces, la ville les absorbe, grouillante, affamée et exubérante, même dans le silence.
C’est mardi que nous commençons à discerner la différence. La cacophonie ambiante se révèle singulière. Au début, c’est à peine perceptible. Il y a bien dans l’air un goût d’inhabituel, un son étrange, des couleurs visibles qui détonnent sur les immeubles, pourtant tout semble encore confus. C’est à l’image de la Terre. Orange amère. Un lacis de fils difficile à défaire sur nos âmes usées..
Il faut attendre mercredi pour voir le bitume trembler sous nos pieds. On ose à peine se toucher de peur de chuter ensemble. On frôle la rupture entre les arrondissements. Des strates sillonnent les chemins que l’on franchit en trois enjambées. Dans les quartiers, les volets s’entrouvrent. Les rues enrobent la saison d’une rengaine inaccoutumée. À l’horizon l’ondulation des blés mûrs s’ourle de jaune…
Dans le ciel urbain, le déséquilibre accentue l’incompréhensible. Fragiles, on tangue jusqu’au jeudi. On se prend à espérer le bleu au firmament, le bleu sur la mer. C’est aussi soudain que le désir, aussi appétissant que cueillir des abricots et croquer dedans. Loin des murailles les doutes s’effeuillent à l’infini….
Vendredi a l’apparence de dimension parallèle à chaque carrefour. Les courbes du temps se soûlent à coup d’aurores boréales ; nous perdons nos repères dans les nuances de verts. La cité s’anime de bruit et de vent sur les cinq continents. Puis, dans un murmure, tout s’immobilise. On se blottit dans les bras de la nuit…..
La musique de la pluie nous éveille samedi. La glaise et le terreau se gorgent d’eau et d’indigo. Le ciel vibre à nouveau au-dessus de la canopée. Onésime, les mains à plat sur le sol, écoute la terre. Simple en désir de langage, nous semons l’air libre de nos pensées abritées……
Dimanche, on entraîne avec nous un réverbère en manque de lumière. C’est à celui qui courra le plus vite, le plus longtemps avant que chacun d’entre nous ne s’étende, essoufflé, sur l’herbe piquetée de rosée. Nous regardons la ville s’épanouir au rythme de la danse des arbres. Le pinceau à la main, Onésime trace d’un arrondi violet la naissance de demain et des sept couleurs, le soleil et la pluie courbent l’arc en ciel…….
Pour l’agenda ironique de janvier hébergé ce mois-ci chez Carnets Paresseux. Où il fallait partir à la découverte d’une ville et puis y ajouter une semaine, un réverbère, Onésime et une liste en 7 points (……)
La couleur et le mouvement qui subliment tout… Merci de ce tableau de mots; c’est très poétique
Bonne soirée Laurence
Véro
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Couleur et mouvement jusqu’au bout des mots, c’est plus fort que moi 🙂
Merci Véro.
Belle soirée à toi aussi
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C’est une ville vivante, toute en mouvements, qui s’incorpore le monde naturel – comme le dit Almanito, on reconnaît l’oeil de l’artiste !
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C’est un voyage dans l’un de tes tableaux ! Et le récit d’une gestation, d’une naissance. J’aime l’idée du réverbère en manque de lumière, très poétique.
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Très poétique.
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c’est un artiste Onésime, il donne de la couleur à nos journées, il aurait pu choisir d’en peindre la noirceur, mais c’est un optimiste, et quelle jolie palette dans ce billet : chaque jour est comme une note de musique qui nous met du baume au cœur ! couleurs de l’arc en ciel, couleurs des chakras, couleurs des pierres en lithothérapie, mais couleurs du bonheur de te lire. Merci Laurence
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Merci pour cette explosion de couleurs qui contrastent fort agréablement avec la grisaille qui nous entoure 🙂
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On n’en a jamais assez 🙂
Merci à toi.
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Bonsoir Laurence
Je le trouve super beau ton texte. J’aime l’idée que tu aies prête ton pinceau à Onesime. Et te voilà peintre des mots, la ville se dessine jour après jour, pendant les 7 jours de la semaine et ça se termine en beauté. De la poésie en couleurs, les 7 couleurs de l’arc en ciel. Bravo 👏
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Bonsoir Solène,
Merci beaucoup, ton retour sur ce texte me fait très plaisir.
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Que c’est agréable de lire ces mots colorés…Merci Laurence 🌹😊
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Merci à toi Swannaëlle !
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Bon jour Laurence,
Je retiens : » … Onésime trace d’un arrondi violet la naissance de demain … » tout est là … il est ce créateur des jours dont je ne pouvais soupçonner la présence ni d’ailleurs la portée … diantre 🙂
Merci pour ce moment de ville 🙂
Bonne Année.
Max-Louis
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Si Onésime réinvente la ville, il n’en soupçonne toutefois pas la présence ni la portée avant qu’elle n’existe 🙂
Merci Max-Louis.
Belle année à toi aussi
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oh, c’est Onésime qui peint le monde chaque semaine ! C’est Gib’ qui va être surprise (et contente !)
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on est tous artistes dans l’âme 🙂
Merci Carnets
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C’est super beau, plein de poésie, de fraîcheur et de couleurs. On dirai que c’est écrit par une peintre 😉 J’aime aussi le message envoyé par cette illustration. Bizhes
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Merci Alan, contente que tu aies apprécié.
Bises itou 🙂
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Cette ville est un tourbillon de couleurs, on ne peut que penser à tes toiles en te lisant 😉
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Effectivement, les sept couleurs de l’arc en ciel s’y cachent 🙂
Merci Alma !
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