« Approchez, approchez mesdames et messieurs car aujourd’hui grande vente aux enchères ! Dans quelques instants de jeunes apprentis saltimbanques vont vous présenter des mots ! Un mot pour tous, tous pour un mot ! Des gros mots, pour les grossistes, des mots de tête, pour les charlatans, des jeux de mots pour les artistes, des mots d’amour pour les amants. » (La rue kétanou)
Moi, j’ai pas beaucoup de mots pour dire,
Mais bien assez pour parler ‘zique
Ça oui, je peux le dire,
Je peux même vous l’raconter
J’habite au croisement de deux rues
Et chaque année ça me tombe dessus.
Y a pas à dire,
De la nuit la plus courte
Même la fenêtre fermée
Elle devient la plus longue.
C’est dans l’air,
Dans le mouvement des têtes,
Un petit air de fête qui prend des allures de guinguette, de musette,
de fanfare, ou de nouba.
Faut pas croire, j’aime bien ça.
Ecouter une mélodie, un couplet entrainant, une rengaine obsédante.
Mais j’crois pas au mélange des genres, non vraiment pas.
Là, sous ma fenêtre, côté rue de la source
C’est percussions, cordes et cuivres
Ça joue des airs tantôt latino, tantôt techno
Et côté rue de la course,
Au rythme des chants guerriers ou lyriques
Ça joue rhapsodie, opérette, orphéon et litanie.
Moi je vous dis,
Musique de chambre et musique de rue
En confusion et cacophonie,
C’est l’improbable qui se mêle à l’impossible.
Alors je vous l’dis comme je le vis
Moi qui rêve d’un air qui berce pour m’endormir
Me voilà jusqu’au bout de la nuit
A battre la mesure
Des chœurs murmurés à ceux criés
La musique du premier jour de l’été.
Pour l’agenda ironique de juin, chez Vérojardine TOUTES LES FOLIES ET DERISIONS SONT BIENVENUES, MAIS… votre texte fera suite au début de la chanson « les mots » de la rue Kétanou
Peintures : Marc Chagall