dans la pâle lumière du jour et la parole lente des premiers feux de bois je signe mon passage en touches d’ombres et lumières
comme un enfant sauvage que l’on apprivoise danseur de brume de rosée d’empreintes de pluie berçant les dernières roses et le vol d’écume des feuilles dans le vent
acrylique, encres couleur, crayons couleur sur papier
30 x 30 cm
Pour Cyann, ma petite-fille née prématurément le 18 mai dernier. Lorsque j’ai commencé à peindre ce tableau j’ignorais qu’il s’agissait d’une fille et ne savais pas encore son prénom. Pourtant il m’a paru évident que le bleu dominerait le fond du tableau. De la mer vers le ciel, l’arbre ancré sur notre Terre pour accueillir ce petit bout de 1,215 kg au prénom évocateur.
Je vis dans une maison tumultueuse et heureuse. Mes grands enfants viennent, s’installent, repartent, selon les aléas de leur vie. C’est une maison où la pièce à vivre donne sur la cuisine où je travaille. J’ai toujours peint ainsi, même lorsque les enfants étaient petits. Je m’adapte au fait que la maison soit vivante. Cette semaine, pendant quelques heures on a fait de l’espace dans la cuisine (bancs, chaises et table repoussés dans le fond de la pièce) pour que Lucile en formation de danse dans la Drôme puisse répéter. (Dans la maison c’est l’endroit le plus facile où faire de l’espace.) Lucile a pu ainsi travailler sa chorégraphie en vue d’une représentation à Toulouse où elle était invitée. Il y avait la musique. Je peignais avec mes pinceaux, mes couleurs sur un coin de la table et Lucile dansait. Et chaque moment vécu était parfait.