
Pas à pas
laissons nos peaux mortes
pour effleurer si proche l’âme de l’autre
Pas à pas
laissons nos peaux mortes
pour effleurer si proche l’âme de l’autre
Je navigue à terre
d’un hiver sec
à l’écoute du courant qui roule sur les galets
et son chant
son chant
bouleverse
chaque respiration
jusqu’au gris du ciel
où surgit la lumière
tu racontes la Terre
tu racontes
comme une respiration essentielle
qu’à l’ombre des frondaisons
et de la sève séculaire
s’épanche l’âme des arbres
Acrylique et encres couleurs sur toile
Format 20 x 20cm
Comme se voile la peine sur l’eau de l’oubli
troublée par l’absence
des nuages sans vagues
la nuque gelée de l’aube se dérobe encore aujourd’hui
comme les forces déséquilibrées des hommes les hommes aux priorités douteuses qui se tourmentent se mentent pèsent sans complaisance sur le poids des peines du monde Les lumières vacillent tu te demandes où se situe ta priorité et la lumière dans tout cela flamme fragile c’est toi qui vacilles tu t’éloignes tu écoutes tout bas les murmures de l’hiver qui jonglent entre pluie et soleil et tant pis si les autres s’imaginent que c’est plus facile il faut de la constance pour écouter l’âme de la Terre et faire silence
A l’éloignement des origines aux heures qui tremblent et ébranlent les cœurs flottants l’esprit aveugle et sourd en rupture de connaissance En réponse aux maux qui défient l’essentiel Il faudra dire les silences évidents la pulsation de la terre et la sève et le profond soupir de la mer l’horizon nivelé de bleu la profondeur des arbres nus dans le ciel pâle et l’hiver hésitant à accoucher la saison ils racontent les rives du temps les gestes du monde le battement ivre du vent les cycles de l’existence l’élan heureux des simples qui savent vivre
Un jour passe puis un autre
comme passent les jours
et le vol paisible des oiseaux
au bleu si calme d’un hiver sans pluie.
Dans la trajectoire sans fin des galaxies les corps endormis bercent les rêveurs Et malgré l’oubli de leurs racines eux qui ne sont pas de ce monde mais bien rebelles en ce monde y entendent et voient la richesse des gestes aimés toute déraison sensée la danse lente du chant des âmes les couleurs et les mots poétiques du cœur des hommes Ils respirent l’instant animé de la terre toutes variations expressives et tenaces du vivant et face aux affronts qu'ils subissent portent en eux la présence folle de leur résistance
à l’horizon des vagues dans le vent dans le silence des voix et le chant de la mer à l’épaule caressée comme au premier matin je te regarde et au bruit du monde en furie j'écoute l’essentiel à la lumière des années qui passent peut-être est-ce cela l’amour dans l’âge des corps qui se fanent cet instant tendre et sauvage de la vie qui circule en murmures fous et sages
Acrylique, encres couleur sur papier
Format 30 x 30 cm
Peindre est actuellement compliqué. Pourtant je grapille quelques heures pour tracer des arbres dans l’univers et sur la planète avec toujours ce projet de livre sur ces arbres qui peuplent ma tête. Le projet s’affine, les choix de ce que je souhaite présenter aussi. Mais c’est un projet de longue haleine et avec lui j’apprends une nouvelle forme de patience. Celle de ne pas brusquer les choses afin de donner corps à mes idées de la meilleure façon qui soit. Le livre sera un recueil de peintures d’arbres et de mots poétiques, un livre que l’on emporte avec soi, à lire ou feuilleter partout où bon vous semble. Il va demander encore quelques mois de réflexion avant sa finalité et c’est bien ainsi.
Et parce que je fourmille de projets, je travaille également sur les dernières corrections de mon roman d’anticipation. Après beaucoup de questionnements et d’hésitations, je fais le choix de l’autoédition. C’est un défi, un enjeu personnel également qui me demandent beaucoup de disponibilité et de temps. C’est, à la fois, passionnant et angoissant. Un saut dans le vide exaltant, en quelque sorte. La vie.
acrylique, encres couleur sur papier
Format 30×40 cm
de branches en rameaux
dans les courbures cellulaires
voguer en émergence
sous le chant du vent
et l’amplitude du temps
Je n’ai pas oublié la musique des nuits sans lune où la caresse de la houle épouse la pluie où chantent les notes du ressac en réponse à la voix des autres alors que les années passent et que s’apaisent les jours il demeure les blessures entre les vides ces disparus liés aux fragments d’existence ces absences sans nom qui errent ombres sourdes tracées au cordeau des âmes aux contours éloignés comme les lignes palpitantes de ma main j’irai dessiner sur le sable le vivant simples empreintes fugaces que les vagues effacent sans oubli c’est bien ainsi que va la vie
A fleur de terre j’entends battre le cœur du monde au rythme des stigmates et des blessures et mes doigts sous la terre enrobent l’alluvion et l’argile jusqu’à saisir la vibration des arcs de pluie sous le soleil d’avril le roulement des pierres dans les rivières la caresse des arbres le chant du vent dans le jour qui s’éloigne et nos mains en quête de nuances se veulent consolantes dans ce monde frileux négligeant la vie dis-moi la bienveillance des uns envers les autres le murmure des voix qui aiment et leur silence paisible dis-moi les fous d’équilibres et les heureux et la course du rire des enfants ricochés sur les murs de la nuit dis-moi le cœur du monde qui aime
J’ai saisi la valeur de l’instant comme un éclat de bonheur simple. De la fraicheur du vent sous le soleil d’avril. Le parfum de l’herbe coupée. Les voix autour de moi. Vivantes. Et dans les branches nues du catalpa les mésanges qui échangeaient je ne sais trop quelle conversation chantée.
En passant les rivières nos âmes traversées d’inquiétude en quête de racines se sont repliées dans le secret de la terre fêlures fragiles s’armant de patience et de permanence de branches d’orage en rameaux d’étendues modelant l’eau le feu l’air et la terre nous irons dans le battement sourd du monde écouter les galets rouler vers la mer apprivoiser l’univers et ce qui nous sépare comme autant ce qui nous lie
Sous la confusion de la déraison et l’évident mirage des illusions retenues il y aura toute la fougue de l’ordinaire dans l’histoire qui nous lie je saurai prendre toute la mesure du souffle qui par vague défie les fissures et autres craquelures les obstacles du voyage pour étendre l’envol de la source vers le fleuve qui danse et bercer nos cellules de l’élan d’aimer
Impression d’ombre
dessinée sur la toile
jeux de lumière
Et l’autan dans les arbres semblable à un chant lointain de vent liquide et de souffle du désert un écho soudain de vagues et de sable
Et la poésie de tiniak inspiré de ce tableau à lire ICI
A l’essentiel des heures riches Dans le souffle des derniers givres mars en hiver parfume la pluie de mousses et de bourgeons dépliés
Détail de « Printemps II », (2020)