Les rêveurs -III

On voulait réveiller le monde à coup de paroles chantées
et poèmes vivants
se perdre dans l’imaginaire
comme Alice dans ses merveilles
Viens, allons marcher dans le vent
la vie nous attend

Visuel : D’île en île (détail)

Dans les jardins traversés


J’ai cueilli des bouts de silences
quelques parts de tranquillité
un essaim de paix sous la canopée
rien ne semble plus juste
que rester à écouter la voix liquide
affluant le long des rives
le fleuve des jardins traversés
étoffant nos rêves de réalité

Nos itinéraires

C’est une forêt
une forêt dense
aux contours sombres éclairée de l’intérieur
une forêt où entre les racines
se forment d’infinis chemins silencieux
et des méandres troublants
où pulse l’insolite de la vie

Comme l’on s’exile du tumulte et des discordes
j’ai saisi
entre folie et sagesse
les instants vivants
et le passage singulier
de nos manques
et de nos richesses
a fait le tour de mon monde
laissant le champ libre
aux astres
aux rêves
et aux nombreux voyages dans nos rires

Les rêveurs -II

Le corps léger sur les eaux tranquilles du voyage
éveillant les mots endormis
de nos traversées sans limites
on esquisse le ciel paisible
et l’océan la nuit

attentifs au souffle des saisons
où sommeillent
les forêts de silences
nourris de lumière et de rêves
rêves serrés contre nos respirations
nos corps embrassent le rythme
des chemins mouvants

et à la faveur du vent
les gestes sur le sable
racontent le hasard
des jours naissants
des nuits sans tourments

là où se déplient les songes
pour écouter le feu qui se retire
dans l’ombre des braises
où revit la lumière
et l'audace de ceux qui rêvent

Au détour du printemps

C’est un jour de grand vent
un jour teinté de providence

Au croisement des forêts
le printemps parfumé de soleil
flotte entre les branches

Traversant le silence
le ciel s’illusionne de transparence
l’air enivré d’herbe mouillée
de lumière
de pensées

Tu vois
peindre m’éveille
et te garde vivant

Le chant de la Terre XV

Après des mois de travail, le tableau Le chant de la Terre est enfin terminé et prêt à être exposer très prochainement. Dès lors qu’une oeuvre est exposée, je considère qu’elle ne m’appartient plus. Elle vit déjà dans le regard des autres, dans les réactions et impressions qu’elle suscite. Elle voyage dans la parole et tout autant dans le silence. J’y laisse malgré tout mon empreinte. Une infinité de traces. Un mouvement, quelques nuances de couleurs, un style. Et le sentiment que cette création a sa place quelque part dans le monde.

Acrylique (peintures et encres) sur toile

Format 100×100 cm

Peut-être mars

Peut-être mars
au matin sous la pluie
à saisir la pulsation de la sève
dans l’élan tranquille de la vie

Le regard tendu vers les battements du vent
respirant la marée
le sable
le sel des vagues

et la mousse qui tend
vers le tendre des jardins paisibles

Peut-être mars
dans la caresse des paysages
et des heures sans heurts

Visuel : Printemps II (détail)

Et le ciel n’est jamais trop haut

Nous nous sommes glissés dans l’infini
aux couleurs de terre et de vie
et aux saisons de voyage
traversées sans distance
nos voix parlent le même langage

Et le ciel n’est jamais trop haut
ni les marées trop éloignées

tout est beau sous l’orage
les forêts de nuages
la lumière des âmes
faite de veille
et de silence


Variation sur l’automne

Je poursuis ma recherche sur les fonds de tableaux déjà existants. Ici, le fond était simplement un aplat de noir qui me donnait l’impression d’un ensemble inachevé. J’ai travaillé un camaïeu de bleus parce que j’avais en tête cette lumière particulière que l’on voit souvent avant un orage, quand le soleil traverse les nuages et illumine le feuillage.

Acryliques, encres et pastels à l’huile sur toile

Format 50×100 cm

Fleuve

Comme les flots errent vers les terres
dans l’hiver brisé par ton départ
ce chagrin qui cogne
au méandre d’un souvenir
j’écoute le chant des montagnes
qui roule vers l’intimité de la mer

tu disais
d’aussi loin que tu vis
entends-tu les vagues

courbes de vie et remous d’argile
tracés d’air et de vent
de fragiles limons
il demeure ce lien sans limite
qui nous enlace dans l’invisible
La Garonne mars-2024